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Prise de décision et Méthodes d’Action

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Par Laurent FONTAINE.

Initialement publié sur le blog Méthodes d’Action et accompagnement de groupe de Laurent Fontaine : https://www.lafontaineformation.ch/le-blog/

 

Dans le type de décision par CONCERTATION, les Méthodes d’Action apportent une plus-value particulière au FACILITEUR et au GROUPE en dynamisant le processus par l’action et le mouvement autour du sujet et en permettant de donner à voir  les options et les positionnements de chacun des membres du groupe, rendant fertiles les échanges et apportant de la « contenance » à l’avancée vers une décision.

CONCERTATION: on vise ici ensemble à un accord dans le but de prendre une décision collective ou de préparer

une décision à un autre niveau, vers le haut ou vers le bas. Le processus est ici fort différent de la consultation et peut-être synonyme de recherche de consensus.

Ex. un responsable et son équipe cherchent ensemble à trouver une solution appropriée pour établir une méthode de planning équitable.

Les risques de blocage existent dans une recherche de consensus, c’est pourquoi la modalité de décision par consentement est privilégiée pour les éviter.

Là où, pour agir, le consensus exige que tous les participants à une décision soient unanimes, le consentement se contente du fait qu’aucun membre n’y oppose d’objection raisonnable. Une objection est jugée raisonnable si elle bonifie la proposition à l’étude ou l’élimine complètement. Tiré de Clés magazine – Sociocratie et CNV.

 

Les METHODES D’ACTION ne livrent pas de protocoles. Elles soutiennent par des principes clés des processus. Chaque processus de décision est singulier, eu égard au nombre de personnes concernées, au statut du groupe, à la nature de la décision à prendre, etc…

Un de ces principes est la CONCRETISATION. Rendre visible le processus en utilisant tout moyen qui va permettre au groupe d’avancer. Dans les exemples suivants les chaises et des espaces au sol sont utilisés. Le CHANGEMENT DE RÔLE est également un des principes qui a été ici mis en oeuvre.

 

Exemple – Décision par options

Deux équipes ont fusionné en un service. Différents moyens sont envisagés pour augmenter les échanges et les collaborations. L’une des équipes est engagée dans un processus d’optimisation et souhaiterait que les membres de l’autre équipe y participent aussi.

Après quelques échanges, la tendance générale est positive pour que la 2ème équipe rejoigne la 1ère dans cette réunion. Des objections surviennent sur la façon de procéder (le groupe est réuni sans table en demi-cercle, environ 18 personnes). Le faciliteur propose de représenter les premières options formulées dans l’échange par des chaises: tous ensemble (1), des représentants (2), par tournus (3), des volontaires par thème (4), statut quo (5).

Le processus que nous utilisons suit à peu près ces étapes:

  1. concrétisation des options dans l’espace (ici par les chaises)
  2. faire lever les gens pour qu’ils choisissent leur préférence
  3. demander 2-3 arguments à chaque grappe
  4. produire des changements de position
  5. ici nous avons choisi de proposer aux personnes d’aller derrière l’option qui leur déplaît le plus
  6. à nouveau un tour d’arguments, négatifs cette fois-ci, est fait
  7. demander aux personnes de se positionner à nouveau, ce positionnement pouvant être différent de leur choix initial
  8. à ce stade nous avons proposé le retrait de l’option statut quo derrière laquelle 1 personne se trouvait et également des volontaires par thème où 2 personnes se trouvaient en leur demandant de rejoindre l’une des 3 autres options.
  9. les étapes 4 et 5 ont été reproduites
  10. choix final
  11. formalisation de la décision avec un « Qui fait Quoi Quand et Comment » à propos de sa mise en œuvre.

CHANGEMENTS DE POSITION ET ARGUMENTS: plusieurs versions peuvent être utilisées ici.

  • Faire un tournus de position (avec 3-4 options, cela fonctionne bien)
  • Faire aller vers l’option la moins appréciée.
  • Demander de contre-argumenter à partir de la position initiale

 

Décision unique

Pour une décision unique, il est possible d’utiliser un format qui propose 4 espaces au sol. Un espace OUI, un espace NON, un espace NE SAIT PAS et un espace INDIFFERENT ou COMME VOUS VOULEZ ou C’EST EGAL.

De la même façon, les personnes du groupe vont se positionner dans ces espaces et dialoguer, échanger à partir de leurs positions. Là aussi, il peut être proposé de changer de place pour expérimenter différemment la situation.

Dans notre expérience il a été intéressant de voir par exemple comment certaines personnes positionnées C’EST EGAL ont joué un rôle de faciliteur, mais également comment les personnes positionnées sur NE SAIT PAS contribuent par leurs questions à faire préciser certains points de la décision.

Nous avons expérimenté cette version dans le cadre de coaching d’équipes et de facilitation lors d’assemblées de coopératives d’habitation.

 

Conclusion

Au travers de ces quelques lignes, nous voulions montrer les possibilités facilitantes qu’offrent les METHODES D’ACTION pour renforcer des processus de décision participatifs. Elles n’apportent pas un protocole mais des principes sur lesquels les facilitateurs peuvent s’appuyer pour dynamiser et rendre plus visible les processus de décision.

 

Pour citer cet article :

Fontaine, L., (2018). Prise de décision et Méthodes d’Action. Journal Relation et Action. [Consulté le …]. Disponible à l’adresse: https://journal.odef.ch/prise-de-decision-et-methodes-daction/

Date de publication : 16 octobre 2018

© Copyright Institut ODeF: Journal Relation et Action, Genève