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Le modèle phénoménologique-dialectique de la personnalité…

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Un cadre de référence pour praticiens orientés action1

Par Leni VERHOFSTADT-DENEVE.

Introduction

Dans de précédentes publications, une description détaillée des principes de base de la Psychothérapie développementale et en particulier son modèle central, le Modèle phénoménologique-dialectique de la personnalité (Modèle Phe-Di P), a été élaborée. (Verhofstadt-Denève, 1988, 2000, 2007a, 2012). Ce modèle s’est révélé être un cadre utile pour tout praticien orienté action lors de formations, de coaching et de sociodrame (Verhofstadt-Denève, 1999, 2012) et pour différents sujets et techniques de psychodrame, dont le Dreamwork, le Magic Shop, l’atome social, le psychodrame avec les enfants, etc. (cf. Verhofstadt-Denève, 1995, 2001, 2003, 2007b).

Dans cet article, nous nous en tiendrons à l’arrière-plan théorique le plus saillant. La partie pratique qui s’y rapporte sera développée dans le prochain numéro de Relation et Action sous la rubrique « récits » ; cette seconde partie se penchera plus spécialement sur le travail de la technique psychodramatique du Magic Shop.

Dimensions de soi

Dans le modèle Phe-Di P, « phénoménologique » se réfère aux contenus et significations uniques et subjectifs que chaque être humain attribue à soi-même et au monde environnant. « Dialectique » se rapporte au processus sous-jacent qui provoque la création et le développement de ces contenus. Le contenu basique du modèle revient au concept du MOI/SOI de William James (1961), que l’on retrouve aussi dans la vision proposée par Hermans (2003). Le Modèle Phe-Di P voit la PERSONNE comme une relation dynamique MOI/SOI, dans laquelle le MOI (comme sujet) est capable de réflexion sur le SOI (comme objet). Par exemple, une personne peut réfléchir sur ses propres capacités et faiblesses. La possibilité de réfléchir appartient au MOI; le résultat de la réflexion (capacités et faiblesses) appartient au SOI.

Dans le modèle, le « MOI » est la composante de la pensée, du sentiment, de la volonté, de l’activité, de l’observation et de l’évaluation de la personne. Il expérimente, reflète, organise, sélectionne, intègre en termes d’estime de soi et de reconnaissance par des autres (signifiants, voir ci-dessous). Le « MOI » est ainsi plus un processus qu’un contenu. Le « SOI » peut être observé. C’est un système sémantique résultant de la réflexion du « MOI ».

Quel est le résultat du processus réflexif du « MOI » sur le « SOI » ? La relation MOI-SOI crée plusieurs constructions phénoménologiques. Les interprétations du monde social et matériel font aussi partie du SOI en tant qu’elles incluent des constructions et (re-)créations personnelles. Les propriétés que j’attribue à mes amis deviennent une partie de moi-même.

Diapositive1

Dans la multiplicité parfois chaotique d’une personne et des interprétations du monde, nous distinguons six constructions du Moi (ou auto-dimensions), chacune correspondant à une question centrale (fig. 1) :

Questions centrales du MOI // Constructions du SOI (dimensions)

  1. Qui suis-je ? // Image de Soi-Même (Self-Image)
  2. Comment sont les autres ? // Image de l’autre (Alter-Image)
  3. Comment les autres me perçoivent ? // (Méta-Soi)
  4. Qui aimerais-je être (ou devenir) ? // Image idéale de Soi-Même(Ideal-Self)
  5. Comment les autres devraient-ils être ? // Image idéale de l’autre (Ideal-Alter)
  6. Comment les autres devraient-ils me percevoir ? // (Méta-Soi-Idéal)

Ces six questions constituent la base d’un modèle de personnalité praticable et « vivant », comportant six constructions du SOI. Pour chaque être humain, le point de départ est une interprétation unique et subjective (phénoménologique) de soi-même et de sa réalité sociale et matérielle l’entourant à différents niveaux de conscience, de connaissance, de temps et d’action.

Le contenu des constructions de la personnalité, en tant que résultat de la réflexion MOI-SOI, sera illustré par des moyens de cas informatifs concis avec des extraits de vignettes d’action.

Kevin (K) est un garçon de 17 ans, l’aîné de cinq enfants, qui a des résultats scolaires médiocres ; il trouve difficile de se faire des amis et est plutôt colérique. Son père est alcoolique et sans-emploi ; il se comporte de manière agressive envers ses enfants et plus particulièrement envers sa femme ; la mère n’arrive pas à gérer sa famille et se repose sur K. pour la soutenir.

Fait spécifique : le père rentre ivre à la maison et veut que sa femme lui donne de l’argent. Il l’intimide et K. pousse son père, si bien que celui-ci fait une mauvaise chute. Le père se retrouve complètement paralysé et ne sera plus jamais capable de marcher. Après cet incident, K. devient très renfermé ; il quitte parfois la maison, il fait l’école buissonnière et erre sans but ; il tente même de se suicider. Son père est récalcitrant mais a arrêté de boire. La mère prend soin de son mari au mieux de ses capacités. Les deux parents souffrent du comportement de K.

Un exemple des six constructions du SOI sont formulées par le protagoniste (Kevin) dans la forme Je, comme ce pourrait être fait dans des séances de psychodrame, lorsqu’il répond à quelques questions du directeur de psychodrame (dir.). Le protagoniste (K.) commence avec une présentation de lui-même.

Le dir. à K. : Qui es-tu ?

K. : Je suis Kevin, j’ai 17 ans. Je n’ai pas d’amis. Je ne fais plus confiance à personne. Tout était mieux avant, c’est-à-dire que nous étions une vraie famille et que mes parents m’aimaient… Je suis un mauvais fils pour eux… La vie n’a plus de sens et je ne pense pas que ça va changer… (image de Soi-Même)

Ensuite, il procède à la construction phénoménologique de « ses autres signifiants » (dans ce cas-ci, sa mère) en allant prendre sa place, en devenant littéralement sa mère et en formulant à la première personne de quelle manière il pense que sa mère se voit :

Le dir. à K. (dans le rôle de sa mère) : Qui êtes-vous, Maman ?

K. : Je suis la mère de Kevin. J’ai 39 ans. J’ai une grande famille et mon mari est en chaise roulante. Heureusement, il a arrêté de boire. Parfois, je me sens tendue et je peux à peine faire face à la situation… Je ne suis vraiment pas heureuse, mais je continue de me battre pour mon mari et pour mes enfants… (Image de l’autre)

En pensant aux autres de manière plus approfondie, nous sommes inévitablement confrontés à la question de comment les autres nous voient et de ce que je signifie pour eux (Méta-Soi). Fondamentalement, le Méta-Soi fait partie de l’Image de l’autre (notre image des autres), mais vu son importance (thérapeutique) considérable, cette dimension est traitée dans le modèle comme une construction-SOI séparée.

Le dir. à K. (encore dans le rôle de sa mère) : Vous, la mère de Kevin, que pensez-vous de votre fils ?

K. : (en tant que sa mère) : On ne peut pas faire confiance à Kevin… il s’emporte trop facilement, il ne se contrôle pas du tout, et tout cela a causé ce mauvais accident… la police est venu il a fui… Comment peut-il bien faire une chose comme ça à ses parents ? Il est dépressif, à présent… Je ne peux plus supporter cela… (Méta-Soi)

L’image de Soi-Même, l’image de l’autre et le Méta-Soi appartiennent à l’infra-structure du Modèle Phe-Di P et reflète la manière dont le protagoniste vit sa situation psychosociale et contextuelle dans le passé, le présent et le futur. Les trois images respectives de l’Idéal de la supra-structure dans le Modèle renvoient aux contenus désirés hautement importants et aux aspirations dynamiques du protagoniste (voir aussi les processus dialectiques).

Le dir. : Kevin, essaie de sentir et d’exprimer maintenant la personne que tu aimerais être. Es-tu maintenant le Kevin joyeux ?

K. : Oui, je suis Kevin et j’ai des amis auxquels je fais confiance, et une petite amie qui m’aime vraiment. Ça se passe bien avec mes parents. Lorsque le temps le permet, j’emmène parfois mon père dehors pour une promenade avec son fauteuil roulant. J’aide souvent ma mère pour le ménage et parfois je m’occupe de mes frères. Nous nous aimons les uns les autres. (image idéale de Soi-Même)

Ensuite, Kevin pourrait devenir sa mère heureuse et exprimer sa joie.

Le dir. à K. : Pourriez-vous, Madame, maintenant que vous êtes la personne que vous voudriez être, m’en dire plus sur votre situation ?

K. : Je suis la mère de Kevin et je me sens plutôt heureuse… mon mari est devenu plus sympathique, plus doux, également envers les enfants… nous nous aimons les uns les autres… nous formons à nouveau la famille chaleureuse que nous étions… Je fais mieux face à la situation maintenant… c’est plus paisible. (image idéale de l’autre)

Afin d’aller vers le Méta-Soi idéal, ceci pourrait avoir lieu :

Le dir. à K. (encore dans le rôle de sa mère dans l’état désiré) : Mère de Kevin, que pensez-vous de votre fils ?

K. : Je pense que Kevin est un bon garçon, il m’aime beaucoup et il me protégeait contre mon mari violent qui me battait. Il m’a sauvé la vie… si seulement mon mari n’avait pas été aussi agressif, Kevin n’aurait pas eu à l’arrêter et il ne serait pas tombé ! Kevin n’est certainement pas à blâmer au sujet de cet accident. Kevin a une petite amie et il a récemment obtenu un travail dans un bureau de poste… Je sais qu’il est heureux et cela me rend heureuse aussi… (Méta-Soi idéal)

En résumé : la construction de l’Image de Soi-Même et de l’Image idéale de Soi-Même implique une conversation active avec soi-même à propos de ses qualités, faiblesses, forces et rôles sociaux (tels que fils, partenaire, ami, …). En revanche, les quatre autres dimensions : l’Image de l’autre Soi-Même et l’image idéale de l’autre, le Méta-Soi et le Méta-Soi idéal, sont le résultat de notre construction personnelle de ces autres signifiants : « Comment sont-ils ? Que pensent-ils et que sentent-ils ? … et… quelle image ont-ils de moi… »

Le contenu de ces six dimensions peut être analysé par les mêmes caractéristiques de base telles que le temps, le lieu, la conscience, les interprétations alternatives possibles et les conditions existentielles. Elles peuvent se développer qualitativement à travers des mouvements dialectiques.

Présent, passé et futur

Il peut y avoir des changements dans les réponses conscientes ou subconscientes selon que le protagoniste pense à lui-même, et à d’autres signifiants, dans le passé, en tant qu’enfant ; dans le présent ; ou dans le futur, tel qu’il anticipe ou espère la situation.

Contenus externes vs. contenus internes

Plus encore, dans chaque dimension nous pouvons établir une distinction entre un aspect externe (extérieur – ce qu’une personne dit et fait) et un aspect interne (intérieur – ce qu’elle pense et ressent).

Par exemple : pendant une séance de psychodrame, Kevin a dit, en criant à son père :

K. : Oh, la ferme ! Regarde-toi ! Qu’as-tu fait de ta vie ? … Raté ! (expression externe de l’Image de l’autre)

Le dir. : A quoi penses-tu maintenant, K. ? Que ressens-tu ? Fais un pas sur la gauche et essaie de dire ce qui se passe dans ton esprit, ton père ne peut pas t’entendre en ce moment.

K. (réfléchissant à haute voix) : Je me sens mal… coupable… Pourquoi dis-je tout cela ? Je sais qu’il se sent pitoyable… et assez étrangement j’ai pitié de lui…… Parfois je pense que je l’aime encore… ? (contenus internes de l’Image de l’autre et de l’Image de Soi-Même).

Les séances thérapeutiques peuvent offrir la possibilité de travailler avec des contenus externes et internes, cachés.

Constructions phénoménologiques vs. constructions alternatives

En tant qu’interprètes impliqués subjectivement, des « erreurs » et des « fossés » peuvent se produire dans le sens que nous percevons et analysons les qualités et performances de nous-mêmes et d’autres personnes (Fig. 1, zones C et c). Lorsque quelqu’un est amoureux, il/elle est souvent tombé amoureux de sa construction subjective d’une personne donnée (l’Image de l’autre) et non pour le « réel » individu. La désillusion conséquente peut vraiment frapper fort. Il va sans dire qu’il n’y a pas de critère strict pour évaluer si une interprétation est correcte ou erronée. « Erronée » a une signification (situationnelle) relative largement déterminée par des traditions historiques, culturelles et sociales. Il est essentiel que le directeur prenne aux sérieux les constructions phénoménologiques subjectives du patient, peu importe à quel point ces constructions puissent paraître bizarres ou irréalistes. En partant de là, soutenu par un climat thérapeutique sécurisé, le patient peut découvrir des interprétations de lui-même et du monde plus adéquates, ou du moins alternatives.

Questions existentielles

Lorsqu’un groupe thérapeutique a atteint un haut degré de familiarité et de sécurité, les membres du groupe vont inévitablement soulever des contenus existentiels bien humains sur l’origine, la destinée et la finitude d’eux-mêmes et d’autres personnes qui leur sont chers. Les questions existentielles vont au-delà du succès ou de l’échec à gagner l’estime de soi, mais répondent aux stress inévitables associés avec la condition humaine, plus spécialement : la liberté personnelle, la responsabilité, la séparation, le vieillissement et la certitude de la finitude. Ceux-ci, hormis toute prédisposition personnelle, tendent à être imprégnés de sentiments de dépression, d’anxiété, de culpabilité et de solitude (Mijuskovic, 1977). Il est important qu’un individu puisse reconnaître ces questions afin que les sentiments d’anxiété et de culpabilité puissent être interprétés et acceptés comme étant normaux et ontologiques. En procédant ainsi, la personne peut être capable de profiter pleinement de chaque instant de la vie, vivement et consciemment (May, 1969 ; Verhofstadt-Denève, 2000).

Processus dialectiques

Comme mentionné plus haut, les six constructions-SOI de la personne se réfèrent au contenu ou au résultat de la réflexion MOI-SOI ; la composante dialectique du modèle renvoie au processus motivationnel sous-jacent, ou à la force conduisant au développement de la personnalité. Une conséquence importante de cette vision est l’interprétation positive des oppositions et du conflit. Cette vision est étayée par des recherches approfondies, par la pratique thérapeutique et par l’interprétation théorique à travers la psychologie développementale dialectique (Conville, 1998 ; Verhofstadt-Denève, 2000, 2007b ; Verhofstadt-Denève, entre autres 1994).

L’hypothèse est que les six dimensions de la personnalité ont besoin de se relier les unes aux autres comme oppositions dialectiques se déplaçant à travers trois étapes (thèse, antithèse, synthèse), suivant une double négation. Par exemple, il y a une opposition inévitable entre l’Image de Soi-Même et l’Image idéale de Soi-même. Si les deux en venaient à coïncider complètement, le processus de développement de ces deux pôles dialectiques stagnerait. Comment ce processus fonctionne-t-il ?

Lors d’une action de psychodrame, le protagoniste (Kevin) peut commencer par se présenter à la première personne (= Image de Soi-Même ou étape de la thèse).

Dans une seconde étape, il se déplace vers son Image idéale de Soi-Même et formule à la première personne qui il aimerait être ou devenir (= étape de l’antithèse). Selon Fichte (1810, se basant sur Hegel), cette transition de la première à la seconde étape implique la première négation – en l’occurrence, la négation de l’Image de Soi-Même en faveur de l’Image idéale de Soi-Même ; ou, formulé différemment : l’Image de Soi-Même reste historiquement présente mais est rejetée en arrière-plan en faveur de l’Image idéale de Soi-Même. A ce stade, l’opposition entre les deux images est donc ressentie plus fortement (parfois douloureusement).

Cependant, après avoir pris le rôle de l’Image idéale de Soi-Même, celui-ci est nié à son tour par le retour vers l’Image de Soi-Même (il s’agit de la seconde négation) (= étape de la synthèse), ou « un mouvement vers la position initiale ». Selon Hegel, le résultat de ce processus triadique est que les deux pôles concernés (l’Image de soi et le Soi-idéal) seront changés, « aufgehoben » ou relevés à un niveau qualitatif plus élevé de développement, principalement grâce à l’opposition vécue entre l’Image de Soi-Même et l’Image idéale de Soi-Même durant l’étape discordante de l’antithèse.

Pour une analyse approfondie du concept de la dialectique en lien avec le Modèle Phe-Di P et le psychodrame, voir Verhofstadt-Denève (2000 ; 2007a).

L’Auto-appréciation positive

Une Image de Soi-Même positive sert de tampon contre des anxiétés existentielles. Une partie de la thérapie implique l’élévation de l’attention vers cet objectif. S’il n’y a pas d’Auto-appréciation (Image de Soi-Même positive) ni d’appréciation par les autres (Méta-Soi positif), le processus de développement est capable de stagner ou même de se détériorer, et l’anxiété va augmenter (voir les recherches de Greenberg et alii, 1992). La force dialectique deviendra alors une force négative.

Une question majeure dans ce contexte est ce que sont les caractéristiques d’un développement positif. Quand est-ce que les processus dialectiques peuvent être considérés bénéfiques pour le développement de la personnalité ? La vision développementale prétend que le but doit être défini comme la réalisation la plus complète possible du potentiel de l’individu ou l’auto-actualisation dans une relation harmonieuse avec des autres signifiants.

Comme je l’ai décrit ailleurs, la méthode du psychodrame suivant le Modèle Phe-Di P correspond assez bien à ce cadre thérapeutique de développement. Mon récit, dans le prochain numéro du journal Relation et Action, montrera comment cette auto-actualisation s’applique à l’approche psychodramatique du « magic shop » par les moyens des mouvements psychiques basiques suivants :

  1. L’activation de la réflexion MOI /SOI selon les six Dimensions du SOI;
  2. Une prise de conscience croissante et l’intégration d’oppositions inter- et intra-dimensionnelles, et la découverte d’interprétations alternatives de soi-même et de l’environnement ;
  3. La reconnaissance et l’acceptation de conditions existentielles ;
  4. Un renforcement de la confiance en soi par le biais de l’auto-appréciation et par l’évaluation positive par des autres signifiants.

 

A suivre… 

Traduction de l’anglais par Vincent CHAZAUD.

Notes

1Translated reworked version of: Verhofstadt-Denève, L. (2001). The “Magic Shop” Technique in Psychodrama: An Existential- Dialectical View. The International Journal of Action Methods, 53, 3-15.

Pour en savoir plus…

Conville, R. (1998). Telling Stories: Dialectics of Relational Transition. In B.M. Montgomery & L.A. Baxter (Eds.), Dialectical Approaches to Studying Personal Relationships (pp. 17-40). Mahwah, New Jersey, London : Lawrence Erlbaum Associates Publishers.

Fichte, J.G. (1810). Die Wissenchaftslehre, in ihrem allgemeinen Umrisse dargestellt. [The Science of Knowledge in its General Outline] trans. Walter E. Wright, Idealistic Studies, 6 (1976), 106-117.

Greenberg, J., Solomons, S., Pyszczynski, T., Rosenblatt, A., Burling, J., Lyon, D., Simon, L. & Pinel, E. (1992). Why do people need self-esteem? Converging evidence that self-esteem serves an anxiety-buffering func­tion. Journal of Personality and Social Psycho­logie, 6, 913-922.

Hermans, H.J.M. (2003). The construction and reconstruction of a dialogical self. Journal of Constructivist Psychology, 16(2), 89-130.

James, W. (1961). Psychology: The Briefer Course. New York: Harper &Row (1st ed. 1892).

May, R. (1969). Existential psychology. New York : Random House.

Mijuskovic, B.L. (1977). Loneliness: an interdisciplinary approach. Psychiatry, 40, 113-132.

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Verhofstadt-Denève, L., Schittekatte, M., & Braet, C. (1994). Conflict experience and opposition in the transition from adolescence into young adulthood. Swiss Journal of Psychology, 54 (4), 1994, 220-229.

Verhofstadt-Denève, L. (1995). How to work with Dreams in Psychodrama: Developmen­tal Therapy from an Existential-Dialectical Viewpoint. International Journal of Group Psychotherapy, 45 (3), 405-435.

Verhofstadt-Denève, L. (1999). Psychodrama with University Students in Clinical Psychology: Theory, Action and

Evaluation. In P. Fontaine (Ed.), Psychodrama Training. A European View. Leuven: Federation of European Psychodrama Training Organisations (FEPTO).

Verhofstadt-Denève, L. (2000). Theory and Practice of Action and Drama Techniques. Developmental Psychotherapy from an Existential-Dialectical Viewpoint. London: Jessica Kingsley Publishers. 352 pp.

Verhofstadt-Denève, L. (2001). The “Magic Shop” Technique in Psychodrama: An Existential-Dialectical View. The International Journal of Action Methods, 53, 3-15.

Verhofstadt-Denève, L. (2003). The psychodramatical “social atom method”: Dialogical self in dialectical action. Journal of Constructivist Psychology, 16, 183-212.

Verhofstadt-Denève, L. (2007a). Existential-dialectical Psychodrama: The Theory behind Practice. In: C. Baim, J. Burmeister & M. Maciel (Eds.), Psychodrama. Advances in Theory and Practice (pp.111-126). New York: Brunner/Routledge.

Verhofstadt-Denève, L. & Verhofstadt, M. (2007b). Psychodrama with the ‘Children’s Psychodrama-Puppets Kit’. Forum. Journal of the International Association of Group Psychotherapy. 2, 95-112.

Verhofstadt-Denève, L. (2012). Subgroup conflicts? Try the psychodramatic “Double Triad Method”. International Journal of Group Psychotherapy. 32 (2), 253-281.

Yalom, I.D. (1980). Existential Psychotherapy. New York: Basic Books, Harper Collins.

Date de publication : 4 juillet 2016

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